La lobectomie est l’ablation chirurgicale d’un lobe pulmonaire. Cette résection peut concerner l’un des trois lobes présents à droite ou l’un des deux lobes gauches.
Le poumon ne se régénérant pas, l’espace libéré par le lobe retiré sera comblé via plusieurs mécanismes complémentaires :
- l’expansion plus ample du parenchyme pulmonaire restant ;
- l’ascension légère de la coupole diaphragmatique ;
- la légère déviation des organes médians vers le côté opéré.


Dans quels cas la lobectomie pulmonaire est-elle pratiquée ?
En général, cette lobectomie est réalisée pour l’exérèse d’une tumeur pulmonaire ainsi que la zone de poumon située immédiatement à son entour. Ce geste est alors combiné à l’ablation de tous les ganglions lymphatiques qui drainent le poumon du côté opéré : c’est le curage ganglionnaire médiastinal.
Plus rarement, une lobectomie pulmonaire est réalisée pour le traitement d’un lobe pulmonaire détruit, surinfecté à germes rares, ou présentant une tumeur de nature indéterminée. Le curage ganglionnaire médiastinal n’est, dans ce cas, pas toujours nécessaire.
Déroulement de l’intervention
À l’Hôpital Foch, cette chirurgie est réalisée par voie ouverte « standard » et aussi, par des techniques de pointe, vidéo thoracoscopie directe ou robot-assistée. (lien vers les pages vidéo et robot).
Avant l’intervention
Afin de réaliser le geste dans des conditions de sécurité maximales, un bilan respiratoire et cardiaque doit être réalisé en préopératoire. Il est indispensable que vous arrêtiez de fumer au moins 15 jours avant l’intervention.
- Préparation préopératoire
Si votre condition ne permet pas de réaliser d’emblée une lobectomie, une préparation préopératoire vous sera prescrite : elle comprend, entre autres, le sevrage du tabac, des aérosols de bronchodilatateurs, une kinésithérapie de drainage bronchique et une prise en charge nutritionnelle. Cet ensemble de mesures a pour but de s’assurer que la résection du territoire pulmonaire sera bien tolérée.
- Consultation d’anesthésie
Une consultation avec un anesthésiste est systématiquement programmée dans les 3 semaines qui précèdent et au plus tard 48h avant l’intervention. Elle permettra de préparer et adapter au mieux votre anesthésie et de répondre à vos interrogations.
Vous rentrerez à l’Hôpital Foch la veille ou le jour même de votre intervention. Le jour J, il vous sera demandé de prendre une douche bétadinée avant de vous rendre au bloc opératoire. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale et dure entre 1 h 30 et 6 heures, selon les particularités techniques rencontrées (en moyenne 2 h 30).
Un ou deux drains thoraciques seront mis en place à la fin de l’intervention. La cicatrice sera refermée par des agrafes ou avec un fil transparent positionné dans l’épaisseur de la peau et sera donc invisible. Vous serez alors transféré en salle de réveil jusqu’à ce que vous repreniez complètement connaissance et vous bénéficierez d’une première séance de kinésithérapie respiratoire. Vous remonterez ensuite dans le service de chirurgie thoracique ou dans l’unité de soins intensifs, selon votre condition avant et après l’intervention.
Après l’intervention
- Suites postopératoires
Au cours de l’hospitalisation, vous bénéficierez d’une prise en charge active, visant à stimuler votre récupération, limitant au maximum les gestes et procédures invasives. Idéalement, vous serez installé au fauteuil le soir même pour le repas. Vous serez mobilisé dès le lendemain, vos voies veineuses seront retirées et vous serez accompagné par le kinésithérapeute pour faire quelques pas dans le service. Vous bénéficierez d’une à trois séances de kinésithérapie respiratoire, selon votre encombrement bronchique et votre capacité à suivre les exercices prescrits*. Les drains thoraciques seront retirés entre le 1er et le 5e jour postopératoire. Dès lors, si vous suivez bien les exercices de kinésithérapie et que vos douleurs sont contrôlées, une sortie sera envisageable, idéalement dès le 4e jour, et en moyenne au 7e jour.
*Dans certains cas, une fibroaspiration peut être nécessaire.
- Complications
En cas de complication, vous pourriez avoir besoin d’être surveillé en unité de soins intensifs ou en réanimation, ce qui nécessiterait de fait un séjour prolongé à l’hôpital.
Après l’intervention, le risque de développer des complications est avant tout lié à l’accès par thoracotomie (dicté par les conditions anatomiques du patient) et aux maladies associées, cardio-vasculaires, pulmonaires ou systémiques, et déterminé par les réserves cardio-pulmonaires existantes avant l’intervention. Ces complications se caractérisent par des problèmes pulmonaires (pneumonies, rétentions de sécrétions) et cardiaques (trouble du rythme, ischémie myocardique), et il est donc indispensable de cesser tout tabagisme avant l’intervention et éventuellement de bien suivre la préparation prescrite en préopératoire.
Environ une semaine après l’hospitalisation initiale, vous reverrez votre chirurgien en consultation, afin de vérifier votre condition, de prendre en charge d’éventuelles douleurs et de contrôler la cicatrice et la radiographie thoracique. Les résultats de l’analyse du lobe retiré vous seront alors communiqués. La suite de la prise en charge, et notamment la discussion d’un éventuel traitement complémentaire sera également discutée.
À long terme, la lobectomie n’est pas une opération invalidante. Les patients ayant une fonction pulmonaire normale peuvent, dès trois mois après une lobectomie, la recouvrer à condition d’effectuer correctement la kinésithérapie respiratoire.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter le service de chirurgie thoracique au 01 46 25 73 81