Vous allez être hos­pi­tal­isé quelques jours en vue d’une inter­ven­tion chirur­gi­cale tho­racique. Cette fiche d’information a pour but de vous informer au mieux du déroule­ment de votre opéra­tion. Lors de la con­sul­ta­tion, un livret com­plet vous sera égale­ment remis par votre chirurgien pour vous accom­pa­g­n­er, grâce à des con­seils pra­tiques et des recom­man­da­tions, dans la pré­pa­ra­tion de cette opéra­tion, mais aus­si pour opti­miser votre récupéra­tion postopératoire.

En effet, une inter­ven­tion chirur­gi­cale tho­racique néces­site une anesthésie générale, une péri­ode de jeûne, et induit une péri­ode d’inactivité plus ou moins pro­longée et donc un décon­di­tion­nement de l’organisme. Pour dimin­uer les risques de com­pli­ca­tions postopéra­toires, le ser­vice de chirurgie tho­racique de l’Hôpital Foch vous encour­age vive­ment à suiv­re ses recom­man­da­tions médicales.

Bien se préparer physiquement

Une pré­pa­ra­tion à la fois physique, nutri­tive et men­tale per­me­t­tra à votre organ­isme de recevoir la chirurgie dans les meilleures con­di­tions. Ces con­seils vous aideront aus­si à obtenir une récupéra­tion postopéra­toire plus rapi­de et effi­cace. Vous les retrou­verez plus en détail dans le livret remis par votre chirurgien lors de votre pre­mière consultation.

Pré­pa­ra­tion res­pi­ra­toire : des exer­ci­ces exis­tent pour entraîn­er vos mus­cles res­pi­ra­toires et favoris­er la res­pi­ra­tion abdominale.

Pré­pa­ra­tion physique : une activ­ité physique régulière ren­force votre sys­tème car­dio­vas­cu­laire (marche inten­sive, ren­force­ment mus­cu­laire, assou­plisse­ments de la cage thoracique).

Pré­pa­ra­tion men­tale : la relax­ation est un bon moyen de par­venir à une détente physique et men­tale et d’apprendre à maîtris­er ses sen­sa­tions et émo­tions. De nom­breuses tech­niques exis­tent et des appli­ca­tions sur Smart­phone per­me­t­tent de la pra­ti­quer en autonomie.

Arrêt ou diminu­tion du tabac : la con­som­ma­tion de tabac aug­mente les risques infec­tieux, res­pi­ra­toires et car­diaques, qui à leur tour aug­mentent la durée d’hospitalisation et les risques liés à une mau­vaise cica­tri­sa­tion. C’est pourquoi il est vive­ment con­seil­lé de réduire au max­i­mum votre con­som­ma­tion plusieurs semaines avant l’intervention et si pos­si­ble, d’arrêter com­plète­ment. Dans tous les cas, il est impor­tant de ne pas fumer la veille et le jour de l’intervention.

Pré­pa­ra­tion ali­men­taire : par une ali­men­ta­tion saine (var­iée et équili­brée), votre organ­isme reçoit tous les nutri­ments néces­saires à son bon fonc­tion­nement avant et après la chirurgie (cica­tri­sa­tion, tran­sit, récupéra­tion mus­cu­laire, énergie). Il est ain­si pré­paré à la chirurgie, comme un ath­lète se pré­pare à une com­péti­tion. L’équipe médi­cale vous con­seillera sur l’alimentation à adopter avant votre inter­ven­tion, notam­ment s’il con­vient que vous pre­niez ou perdiez du poids. Vous pour­rez aus­si deman­der à ren­con­tr­er notre diététi­ci­enne pen­dant votre hospitalisation.

Informations pratiques pour préparer votre hospitalisation

Que met­tre dans votre valise pour votre séjour à l’hôpital ? Les pre­miers jours, vous porterez la tunique de l’hôpital mais pour votre con­fort, voici une liste d’effets per­son­nels qui vous seront utiles :

  • des pyja­mas confortables ;
  • des chaus­sons fer­més ou des chaus­sures souples ;
  • des sous-vête­ments ;
  • éventuelle­ment des bas de con­tention, si vous avez reçu une ordon­nance auparavant ;
  • un néces­saire de toi­lette (gant, savon, servi­ette, crème, brosse à dents, dentifrice) ;
  • des fruits, des pruneaux, des chew­ing-gums ou tout autre ali­ment vous aidant à aller à la selle ;
  • de quoi vous diver­tir en cham­bre (radio, lec­ture, jeux…).

Nous vous con­seil­lons de laiss­er argent et objets de valeur à votre domicile.

Votre anesthésie

Quelques jours avant votre hos­pi­tal­i­sa­tion, vous ren­con­tr­erez l’anesthésiste à l’occasion de la con­sul­ta­tion d’anesthésie. Cette con­sul­ta­tion est oblig­a­toire et très impor­tante pour le bon déroule­ment de votre intervention.

Toutes les inter­ven­tions de chirurgie tho­racique sont faites sous anesthésie générale. Une sonde d’intubation sélec­tive sera le plus sou­vent util­isée afin de pou­voir ven­til­er chaque poumon de manière indépendante.

L’anesthésiste assure égale­ment la ges­tion de la douleur après votre opéra­tion. Bien qu’elles soient réputées douloureuses, les inter­ven­tions tho­raciques béné­fi­cient de nom­breux moyens de prise en charge de la douleur, adap­tés à chacun.

Cette prise en charge est le plus sou­vent mul­ti­modale, ce qui sig­ni­fie qu’elle repose sur l’association d’une anal­gésie locoré­gionale (péridu­rale, infil­tra­tion périnerveuse, cathéter périnerveux) et de médica­ments admin­istrés par voie générale (com­primés ou per­fu­sion), antalgiques mor­phiniques et non mor­phiniques, anti-inflammatoires.

La prise en charge de la douleur au coeur des préoc­cu­pa­tions de l’Hôpital Foch et de ses équipes médicales

Les différentes techniques de la chirurgie thoracique

Votre chirurgien vous pro­posera, par­mi ces dif­férentes tech­niques, la chirurgie la mieux adap­tée en ten­ant compte de votre état de san­té et de dif­férents paramètres chirurgicaux :

  • la chirurgie mini-inva­sive, envis­age­able notam­ment dans les stades pré­co­ces de can­cer du poumon ;
  • la vidéo-tho­ra­co­scopie, chirurgie réal­isée grâce à une caméra vidéo et à des instru­ments longs per­me­t­tant de tra­vailler par de petites incisions ;
  • la chirurgie robot-assistée, réal­isée par de petits ori­fices, et avec des instru­ments con­trôlés par des bras robo­t­iques que com­mande le chirurgien ;
  • la chirurgie con­ven­tion­nelle par tho­ra­co­tomie, une ouver­ture de dix à quinze cen­timètres per­me­t­tant un accès direct à la cav­ité thoracique.

Cette tech­nique reste nécés­saire pour la réal­i­sa­tion des inter­ven­tions complexes.

Chirurgie pulmonaire

La lobec­tomie (retrait d’un lobe pul­monaire) est le traite­ment « stan­dard » de la majorité des can­cers du poumon. Le poumon droit com­porte 3 lobes et le poumon gauche, 2 lobes. Après une lobec­tomie, le ou les lobes restants occu­pent pro­gres­sive­ment le vol­ume lais­sé libre par le lobe réséqué.

Les chirurgiens font tou­jours en sorte de con­serv­er au moins un lobe pul­monaire, pour préserv­er au max­i­mum la fonc­tion res­pi­ra­toire et dimin­uer le risque de com­pli­ca­tions. Néan­moins, en dernier recours, une pneu­monec­tomie (retrait d’un poumon dans sa total­ité) peut être pratiquée.

Dans cer­tains can­cers de petite taille ou du type par­ti­c­uli­er appelé « opac­ité en verre dépoli », il est pos­si­ble de ne pra­ti­quer qu’une seg­men­tec­tomie : seule une par­tie d’un lobe pul­monaire est enlevée.

Il faut par­fois aus­si réalis­er un curage gan­glion­naire, c’est-à-dire retir­er les gan­glions naturelle­ment présents le long des bronch­es et dans le médi­astin. Leur analyse en lab­o­ra­toire aide les médecins à éla­bor­er le pro­to­cole de soins à met­tre en place après l’opération.

Après l’intervention

Après l’opération, vous vous réveillerez dans la salle de sur­veil­lance post-inter­ven­tion­nelle (ou SSPI, anci­en­nement appelée « salle de réveil »). Vous y serez sous sur­veil­lance médi­cale con­tin­ue pen­dant quelques heures et par­fois la pre­mière nuit. Vous pour­rez rapi­de­ment boire et vous réal­i­menter (com­pote, yaourt…). Dès les pre­mières heures égale­ment, vous serez sol­lic­ité pour pro­gres­sive­ment vous met­tre assis au fau­teuil puis debout. Pour votre res­pi­ra­tion, le per­son­nel soignant vous pro­posera des tech­niques pour tou­ss­er effi­cace­ment et ain­si dégager vos bronches.

Vous serez ensuite recon­duit soit dans le ser­vice de chirurgie tho­racique soit dans le ser­vice d’USIR (unité de soins inten­sifs res­pi­ra­toires), un repas vous sera servi et vous pour­rez recevoir la vis­ite de vos proches.

Une radi­ogra­phie de con­trôle sera effec­tuée chaque jour jusqu’au retrait des drains tho­raciques (petits tubes sou­ples per­me­t­tant d’évacuer la présence indue de liq­uide ou de gaz dans la cage tho­racique et de laiss­er les poumons se déploy­er librement).

Un kinésithérapeute vous indi­quera des exer­ci­ces gym­niques ain­si qu’une réé­d­u­ca­tion respiratoire.

Des médica­ments vous seront admin­istrés tout au long de votre hos­pi­tal­i­sa­tion afin de prévenir et lim­iter les douleurs postopératoires.

Après quelques jours d’hospitalisation dans le ser­vice de chirurgie tho­racique, vous pour­rez regag­n­er votre domicile.

Retour à domicile

L’arrêt de tra­vail est de 3 à 4 semaines. Vous pour­suiv­rez votre con­va­les­cence à domi­cile avec la vis­ite quo­ti­di­enne d’un(e) infirmier(ère) pour vos soins ou par­fois, dans un étab­lisse­ment médi­cal de soins de suite. Il con­vien­dra d’attendre la cica­tri­sa­tion com­plète avant de repren­dre des bains ou d’aller à la piscine.

Vous pour­suiv­rez l’activité physique en reprenant la marche (6 à 10 000 pas/jour) et en aug­men­tant la dif­fi­culté pro­gres­sive­ment. Toute­fois, votre chirurgien vous recom­mande d’attendre au moins un mois avant de repren­dre le sport – et seule­ment après accord médi­cal – et d’éviter les sports extrêmes ou de con­tact pen­dant deux mois minimum.

Le port de charges lour­des et les étire­ments (du côté opéré) sont à éviter pen­dant six semaines.

Enfin, les voy­ages en avion sont pro­scrits durant un mois.

En respec­tant scrupuleuse­ment ces recom­man­da­tions médi­cales, vous opti­mis­erez votre con­va­les­cence, et per­me­t­trez une cica­tri­sa­tion plus rapi­de et une meilleure récupération.

Pour toute information complémentaire, avant ou après votre opération, contactez :

Retrouvez le service de chirurgie thoracique de l’Hôpital Foch en cliquant ici.

Dernière modification le  mardi 10 septembre 2019