COVID-19
Quelle est la différence entre le test PCR (prélèvement par le nez) et le test sérologique (prélèvement sanguin) ?
Lequel est le plus fiable ? Quand faire l’un plutôt que l’autre ?
Professeur Marc VASSE
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Chef du service de biologie clinique
Le test PCR permet de rechercher directement le virus. Sa positivité montre que le patient est en phase active de la maladie, et est potentiellement contagieux pour son entourage.
Les tests sérologiques permettent de montrer que le sujet a été porteur du virus. En général, des anticorps de type IgM sont retrouvés à la fin de la première semaine d’apparition des signes cliniques, les IgG apparaissant plus tardivement, le plus souvent à la fin de la deuxième semaine, toutefois, cela semble très variable d’un individu à l’autre. Chez certains patients, l’apparition de ces anticorps est bien plus tardive (jusqu’à 6 semaines).
Les tests sérologiques sont donc utiles chez des patients qui décrivent un tableau clinique suggérant qu’ils ont fait une COVID-19, chez lesquels la PCR était négative, car faite trop précocement ou trop tardivement. Comme précisé par la Haute Autorité de Santé, les tests sérologiques apportent un complément d’information qui peut être utile pour la prise en charge des patients présentant ou ayant présenté des signes cliniques évocateurs de COVID-19 . Par conséquent, l’utilisation de ces tests doit être raisonnée et discutée au cas par cas. Le Journal Officiel du 28 mai 2020 exige d’ailleurs qu’une fiche de renseignements, précisant la date des signes cliniques et la réalisation ou non d’un test PCR, avec le résultat éventuel, soit remplie avec la demande de sérologie SARS-CoV‑2 (nom du virus responsable de la COVID-19). Ces informations sont nécessaires pour la prise en charge des tests sérologiques par l’Assurance Maladie .
Enfin, on ne sait pas formellement si les anticorps détectés par ces sérologies sont protecteurs, c’est-à-dire s’ils empêchent une nouvelle infection par le SARS-CoV‑2, et combien de temps ils persistent. Avoir une sérologie positive à SARS-CoV‑2 ne doit donc pas être considéré comme un “passeport” permettant de s’affranchir des gestes “barrières” ni du port du masque en collectivité.