Pra­tiquée par un médecin anesthé­siste-réan­i­ma­teur, l’anesthésie péridu­rale est une tech­nique d’analgésie locoré­gionale per­me­t­tant d’atténuer la douleur lors d’un accouche­ment, qu’il ait lieu par voie basse ou par césari­enne. Le principe de la péridu­rale est d’injecter, dans la par­tie basse du dos, un pro­duit anesthésique à prox­im­ité des nerfs provenant de l’utérus afin de dimin­uer la douleur liée aux con­trac­tions utérines de tra­vail et à la délivrance du placenta.

Les pro­duits et dos­es util­isées aujourd’hui ont été dimin­uées afin de per­me­t­tre aux femmes de ressen­tir les sen­sa­tions physiques, de bouger les jambes tout en étant soulagées.

La péridu­rale n’est pas une oblig­a­tion (sauf excep­tion médi­cale) mais elle per­met un accouche­ment plus sere­in, moins fati­gant et rend de grands ser­vices dans de nom­breuses sit­u­a­tions, à tel point que 85% des femmes choi­sis­sent la péridu­rale pour leur pre­mier accouchement.

Toutes les étapes de l’anesthésie (pré­pa­ra­tion, geste et sur­veil­lance) sont effec­tuées par ou sous la respon­s­abil­ité de nos anesthésistes-réanimateurs.

Bien s’y préparer

Comme pour toute anesthésie asso­ciée à un acte pro­gram­mé, la péridu­rale néces­site une con­sul­ta­tion d’anesthésie pré­para­toire plusieurs jours avant votre accouche­ment, en général au moment de la vis­ite du 8ème mois. Au cours de cette con­sul­ta­tion, l’anesthésiste vous pose de nom­breuses ques­tions sur votre état de san­té général et sur vos antécé­dents médi­caux, traite­ments en cours et aller­gies médica­menteuses éventuelles.

Pour votre sécu­rité, cette con­sul­ta­tion est oblig­a­toire, même si vous avez émis le souhait de ne pas recevoir d’anesthésie péridu­rale lors de votre accouche­ment. Les infor­ma­tions sont con­signées dans votre dossier, auquel se référ­era le per­son­nel médi­cal le jour de votre accouche­ment, en cas de besoin imprévu.

La con­sul­ta­tion d’anesthésie est égale­ment l’occasion de pos­er toutes vos ques­tions sur le déroule­ment et les effets de la péridu­rale, et d’exprimer vos appréhen­sions et hésitations.

CONTRE-INDICATIONS À LA PÉRIDURALE

Lors de la con­sul­ta­tion, l’anesthésiste s’assurera que vous n’avez pas de con­tre-indi­ca­tions à la péridu­rale comme notam­ment des trou­bles de la coag­u­la­tion. Cer­tains cas par­ti­c­uliers peu­vent égale­ment la ren­dre impos­si­ble : fièvre non con­trôlée par les antibi­o­tiques, chirurgie du dos avec pose de matériel, cer­taines mal­adies neu­rologiques.

L’ANESTHÉSIE PÉRIDURALE EST UNE TECHNIQUE SÛRE ET SANS INTERACTION AVEC VOTRE BÉBÉ. SES EFFETS LE PLUS SOUVENT BÉNINS (BAISSE DE TENSION, ENGOURDISSEMENT, SENSATION DE JAMBES LOURDES, DOULEUR AU POINT DE PONCTION…) ET SE DISSIPERONT APRÈS SON ARRÊT.

La pose de la péridurale

Une fois que l’ex­a­m­en par la sage-femme con­firme le début du tra­vail, la pose de la péridu­rale peut être réal­isée en fonc­tion de vos sen­sa­tions. Dans cer­tains cas (déclenche­ment), la pose de la péridu­rale peut précéder la mise en place de traite­ments spé­ci­fiques visant à engager les con­trac­tions utérines.

L’anesthésiste procédera aux pré­parat­ifs (per­fu­sion, mise en place de la fréquence car­diaque…) après vous avoir instal­lée dans la salle de tra­vail. Au cours de la pose de la péridu­rale, vous serez le plus sou­vent instal­lée en posi­tion assise et on vous deman­dera une relax­ation max­i­male avec éventuelle­ment le “dos rond” pour repér­er le point de ponc­tion (au niveau du bas du dos, dans la région lombaire).

La zone à ponc­tion­ner sera dés­in­fec­tée et insen­si­bil­isée à l’aide d’une anesthésie locale. C’est le moment pour vous de bien respir­er et surtout, de rester immo­bile. L’anesthésiste intro­duira alors l’aiguille de guidage jusqu’à l’espace péridur­al (situé entre les vertèbres et la dure-mère (mem­brane extérieure rigide de la moelle épinière) per­me­t­tant d’insérer le cathéter (tube sou­ple très fin) qui restera en place pen­dant toute la durée de votre accouche­ment et per­me­t­tra l’injection des pro­duits anesthésiques (mélange d’anesthésique local et de dérivé mor­phinique) au fur et à mesure des besoins.

La mise en place de l’anesthésie dure env­i­ron 20 min­utes. Une fois le cathéter posé et fixé dans le dos par un panse­ment, vous dis­poserez de la pompe à per­fu­sion, dis­posi­tif vous per­me­t­tant de vous admin­istr­er des dos­es sup­plé­men­taires si besoin et grâce à une télé­com­mande. Vous serez rapi­de­ment soulagée (effet max­i­mum au bout de 15–20 min­utes). Un sys­tème de sécu­rité prévient tout risque de surdosage.

DIFFÉRENTES POSSIBILITÉS PEUVENT VOUS AIDER À DÉBUTER LE TRAVAIL : ACUPUNCTURE, BAIN, BALLON, MARCHE… PARLEZ-EN AVEC L’ÉQUIPE SOIGNANTE. LORSQUE LE TRAVAIL DEVIENT PLUS INTENSE ET QUE LA PÉRIDURALE S’IMPOSE, IL N’EST ALORS PLUS POSSIBLE DE SE LEVER JUSQU’À L’ACCOUCHEMENT. DANS DE RARES CAS, LES PRODUITS PEUVENT ENGENDRER DES DÉMANGEAISONS OU NAUSÉES QUI S’ESTOMPENT RAPIDEMENT.

En cas de césarienne lors du travail

L’anesthésiste injectera une dose sup­plé­men­taire per­me­t­tant le geste chirur­gi­cal. Dans de rares cas, il peut être amené à vous endormir com­pléte­ment. L’injection de pro­duit anesthésique est arrêtée dès l’arrivée de votre bébé et le cathéter est générale­ment retiré au moment du retour en cham­bre, après deux heures de surveillance.

Nous vous recom­man­dons de rester allongée jusqu’à ce que l’équipe soignante vous autorise à vous lever. Des douleurs au niveau du dos peu­vent per­sis­ter après l’accouchement, elles ne sont pas liées à l’anesthésie mais à la grossesse elle-même et à la poussée lors de l’accouchement. Dans tous les cas, sig­nalez à l’équipe soignante toute douleur ou inconfort.

Des maux de tête peu­vent sur­venir mais ils sont générale­ment soulagés par le repos et une bonne hydrata­tion, avec la dis­pari­tion com­plète des symp­tômes en quelques semaines. En cas de maux de tête inval­i­dants et per­sis­tants après 48h et échec du traite­ment médi­cal (repos, antalgiques, hydrata­tion), le médecin anesthé­siste peut vous pro­pos­er la réal­i­sa­tion d’un blood patch. Il s’agit de prélever au pli du coude une quan­tité de votre sang et de le réin­jecter dans l’espace péridur­al (là où la péridu­rale a été posée) pour col­mater la brèche dure-méri­enne. Ce traite­ment donne de très bons résul­tats (70 à 95%).

Un sec­ond blood patch peut avoir lieu 48h après si néces­saire avec un taux de réus­site avoisi­nant les 100%. Après la réal­i­sa­tion d’un blood patch, il vous est demandé de rester allongée pen­dant 2 heures.

LE RÔLE DE L’ANESTHÉSISTE VA AU-DELÀ DE LA POSE PÉRIDURALE. AVEC L’OBSTÉTRICIEN, IL EST LÀ POUR ASSURER VOTRE SÉCURITÉ, LA GESTION DES COMPLICATIONS OBSTÉTRICALES (HÉMORRAGIE, HYPERTENSION…) ET S’OCCUPER DE L’ANESTHÉSIE EN CAS DE CÉSARIENNE.

SI APRÈS VOTRE RETOUR À LA MAISON, VOUS RESSENTEZ DES SYMPTÔMES NOUVEAUX ET INHABITUELS, CONTACTEZ LA SALLE DE NAISSANCE AU 01 46 25 28 74

Fiche d’information médicale rédigée pour l’hôpital Foch par La santé surtout avec la col­lab­o­ra­tion du Dr Camille Cor­net (anesthé­siste).
Dernière modification le  mardi 7 janvier 2020