L’incontinence urinaire se caractérise par la perte involontaire et incontrôlée d’urine. Elle peut toucher les hommes comme les femmes et son risque augmente souvent avec l’âge, même si elle peut survenir chez les patients plus jeunes.
Cependant, elle peut tout à fait être traitée et guérir avec des traitements adaptés. Si vous souffrez d’incontinence urinaire, il est important d’en parler à votre médecin afin de choisir un traitement adapté à votre cas personnel.
Fuites urinaires : osez en parler !
L’incontinence urinaire est une pathologie fréquente, qui touche notamment beaucoup les femmes, puisqu’on estime qu’une femme sur deux y sera confrontée au cours de sa vie. Les fuites urinaires peuvent fortement gêner la qualité de vie et occasionnent aussi une perte de confiance en soi et une dévalorisation psychologique importante. Le sujet est encore tabou et peu de personnes osent aujourd’hui consulter pour ce problème.
Pourtant, il est important que votre médecin établisse un diagnostic précis pour traiter correctement la maladie. Le choix du traitement (et notamment le choix de la première chirurgie) sera étudié avec la plus grande attention afin de s’adapter au mécanisme précis des fuites d’éviter un possible échec et le retour des fuites. La kinésithérapie, les traitements médicamenteux ou encore la chirurgie peuvent être proposés en fonction de chaque cas.
Par ailleurs, la consultation auprès de votre médecin est l’occasion d’éliminer l’existence de pathologies plus sérieuses dont l’incontinence urinaire pourrait être un symptôme (infection plus importante, voire cancer).
Les causes et facteurs de risque
Les causes les plus fréquentes sont physiologiques et résultent d’une faiblesse des muscles du plancher pelvien, d’infections répétées des voies urinaires, d’une hypertrophie de la prostate, d’un dysfonctionnement vésical neurologique, ou encore d’un déficit hormonal.
Certains facteurs de risque sont aussi susceptibles de causer l’apparition des fuites urinaires : un accouchement, une chirurgie (pelvienne ou prostatique), la ménopause…
Dans tous les cas, votre médecin s’attachera à trouver les causes de votre incontinence et vous proposera la prise en charge la plus adaptée.
Incontinence urinaire : les différents types
Il existe plusieurs types d’incontinence urinaire :
L’incontinence urinaire d’effort
Les fuites urinaires interviennent lorsque vous fournissez un effort (port de charges lourdes, toux, course à pied, éternuement, saut…). Elles sont soudaines, vous ne ressentez pas le besoin d’uriner.
L’incontinence urinaire d’effort est étroitement liée à l’âge, à l’accouchement, ou encore à la répétition des efforts de poussée abdominale (par exemple lors de constipation, ou de toux chronique). Elle est induite par un affaiblissement des processus de soutien du canal de l’urètre et de la vessie, ou par une insuffisance sphinctérienne.
L’incontinence par urgenturie
Les fuites urinaires apparaissent à la suite d’un besoin impérieux et urgent d’uriner. Le muscle de la vessie se contractent sans que vous puissiez le contrôler.
L’incontinence mixte
Lorsque les deux types d’incontinence sont identifiés chez un même patient, on parle alors d’incontinence mixte. En vieillissant, ce phénomène devient particulièrement courant.
Les fuites par regorgement
Ce trouble touche essentiellement les hommes à partir de 50 ans et se caractérise par une difficulté à uriner et un goutte à goutte plus ou moins continu. Il est souvent lié à la présence d’un obstacle à la vidange normale de la vessie, comme dans le cas des affections de la prostate. Mais il peut aussi trouver son origine dans des troubles neurologiques. Chez la femme, le prolapsus (descente d’organes) ou une tumeur utérine peuvent également provoquer ce type de dysfonctionnement.
Le diagnostic
Votre médecin traitant peut vous demander de réaliser différents examens afin d’évaluer le type d’incontinence dont vous souffrez.
Les examens de base sont :
- l’interrogatoire et les questionnaires spécifiques ;
- l’examen clinique (réalisé vessie pleine) ;
- le calendrier mictionnel (vous effectuez des relevés sur 24 h du nombre et du volume des mictions et du poids des protections) ;
- l’examen cytobactériologique des urines (pour éliminer toute suspicion d’infection).
Examens complémentaires éventuels
- le bilan urodynamique permet de contrôler le fonctionnement de la vessie et du sphincter. Cet examen est généralement demandé par l’urologue. Il dure une trentaine de minutes ;
- la cystoscopie : examen endoscopique visant à étudier la paroi interne de la vessie et de l’urètre pour s’assurer de l’absence d’anomalie. Elle est notamment prescrite en cas de sang dans les urines (hématurie), d’antécédent personnel ou familial de cancer de la vessie, parfois, d’infections urinaires à répétition ou de chirurgie antérieure ;
- l’échographie pelvienne et rénale : permet de contrôler de façon non invasive l’appareil urinaire et, chez la femme, l’appareil gynécologique.
Les traitements
Plusieurs solutions sont possibles, de la plus simple (meilleure hygiène de vie) à la plus radicale (la chirurgie), en passant par la prise de certains médicaments, en fonction du type d’incontinence dont vous souffrez.
Améliorer son hygiène de vie
Quels que soient vos symptômes, la première des mesures à adopter est celle d’adapter son hygiène de vie. Votre médecin pourra vous conseiller et vous aider à mettre en œuvre ces changements :
- réduire sa consommation de thé et de café, car ce sont des substances diurétiques (qui favorisent la production d’urine) ;
- limiter sa consommation d’alcool et de tabac, qui irritent la vessie, le tabac pouvant aussi induire une toux chronique voire des tumeurs de vessie ;
- s’abstenir de consommer des produits favorisant l’élimination (tisanes, compléments alimentaires…) ;
- éviter certains efforts qui fragilisent le périnée (port de charges lourdes, uriner sans s’asseoir…) ;
- adapter son alimentation et exercer une activité physique pour lutter contre l’obésité ou la prise de poids et favoriser son transit ;
- ne pas limiter sa consommation d’eau, mais bien s’hydrater le matin et moins le soir.
La rééducation périnéale
Ce traitement est généralement le premier à être envisagé par votre médecin. Un programme composé de plusieurs séries d’exercices vise à renforcer les muscles du plancher pelvien. Cette rééducation est importante pour réapprendre à contrôler les muscles de la vessie. Les exercices sont accompagnés de conseils qui permettent de réduire les fuites impérieuses. La prescription de rééducation du périnée s’effectue en 10 ou 20 séances. Au-delà, et en l’absence d’amélioration, il faut envisager de prendre l’avis d’un urologue.
Le traitement médicamenteux
Plusieurs médicaments peuvent aider à améliorer le contrôle des muscles de la vessie. Ils sont généralement envisagés en cas d’incontinence par urgenturie ou d’incontinence par fuites par regorgement. Leur efficacité se fait sentir après plusieurs semaines de prise régulière, mais ils peuvent engendrer quelques effets secondaires, progressivement résolutifs.
Le traitement chirurgical
Chez les femmes, le traitement de référence est la mise en place d’une bandelette sous-urétrale pour traiter l’incontinence urinaire d’effort. Le choix du type de bandelette est à discuter avec votre urologue.
Chez les hommes, les fuites sont le plus souvent liées à des maladies de la prostate ou des antécédents de chirurgie de la prostate. Ils peuvent bénéficier des mêmes traitements que les femmes mais adaptés à leur anatomie.
Plusieurs autres techniques chirurgicales peuvent être proposées aux femmes et aux hommes en fonction de la nature de l’incontinence :
- l’injection de toxine botulique dans la vessie ;
- la pose de petits ballonnets ;
- la pose d’un sphincter artificiel ;
- la neuromodulation sacrée ou pacemaker de la vessie.
Ces gestes chirurgicaux sont souvent envisageables en ambulatoire, mais certains sont exclusivement réalisés dans des centres spécialisés.
En cas d’incontinence par regorgement
La prise en charge dépend de la pathologie en cause. En cas d’adénome de la prostate (augmentation bénigne de son volume, cause la plus fréquente de ce trouble), un traitement médicamenteux existe. En cas d’échec, une chirurgie peut être envisagée.
Vous pensez souffrir d’incontinence urinaire ?
Parlez-en à votre médecin ou à votre urologue. Lui seul est en mesure d’évaluer votre situation et de vous orienter vers les examens les plus pertinents et les traitements les mieux adaptés. À l’Hôpital Foch, le service d’urologie prend en charge l’incontinence urinaire.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du service d’urologie.
Pour prendre rendez-vous : 01 46 25 25 25